Etranges coïncidences... [PV Keira]

La nuit était plus noire que les ténèbres, plus ternes que leurs âmes, plus sanglantes que leurs lames. La louve était encerclée, elle ne savait quoi faire pour se tirer de ce mauvais pas, incapable de se servir de ses crocs de peur de perdre le petit être qu'elle avait agrippé. Elle n'avait pas eu le choix, elle avait dû se rendre dans leur village pour le reprendre, cet enfant d'à peine quelques années qui ne semblaient pas effrayé par l'animal qui l'avait prit entre ses crocs dans le silence de sa chambre pour l'emmener au dehors, dans la forêt. La louve ne comprennait pas, poussée par ses instincts elle aurait voulu les étriper l'un après l'autre, mais sa rage n'était pas aussi puissante que le besoin qu'elle avait de protéger ce jeune blond qui se laissait pendre dans sa gueule sans se plaindre, comme si tout ça était normal pour lui. Les humains prendraient ça pour une preuve de courage, mais seule la louve savait pourquoi cet enfant ne lui aurait jamais témoigné de peur ou d'hostilité. Et pourtant, ça n'empêchait pas les six humains qui l'entouraient de la menacer avec des lames d'argent. Elle n'avait pas particulièrement peur pour elle, il y avait trop de fureur dans ses veines pour qu'elle se laisse impressionner par leurs armes, mais si l'enfant était touché il mourrait, et jamais elle ne se le serait pardonné.

Tout s'était passé si vite, quelques nuits plus tôt deux des siens étaient tombés dans une embuscade et seul l'un d'eux s'en étaient tirés avec de grâves blessures. L'enfant avait été enlevé, et la louve avait juré qu'elle le retrouverait au péril de sa vie et qu'elle le ramenerait à la meute. Mais cette nuit, c'était elle qui se trouvait au milieu dans ce traquenard, et même si elle se sentait capable de les tuer sans grands risques, elle savait qu'elle ne pouvait se permettre de lâcher l'enfant qu'ils prennaient pour l'un des leurs. Agitée, balançant son regard d'un gris ardent à droite et à gauche pour chercher une faille dans leur défense, elle les voyait s'approcher dangereusement de l'enfant. Alors elle n'eut pas le choix, poussée par la rage de protéger sa meute, elle se mit à courir pour glisser entre deux humains, les plus jeunes, en baissant la tête pour protéger le jeune garçon qui semblait s'amuser de cette tension. Digne lycan, si seulement ses parents n'avaient pas pris le risque de le promener si près du village durant la nuit, jamais cet enfant ne se serait retrouvé aux mains de l'enemis. Mais Alessa ne pouvait se permettre de le laisser auprès d'eux, car un jour cet enfant ne grandirait plus, et il serait tué comme n'importe quel lycan, après avoir offert un beau carnage à sa famille adoptive sans nul doute. Une lame lui entailla l'épaule et la louve faillit s'écraser sous le sol face à cette douleur ardente qui la brulait comme un tisonnier enfoncé dans sa chaire, mais elle reprit l'équilibre et se mit à courir comme jamais auparavant, terrassée par la douleur mais trop digne que pour se laisser tuer ainsi, condamnant l'enfant par la même occasion.

Les humains la suivait, elle sentait leur odeur et malgré toutes ses forces elle les sentait se rapprocher un peu plus à chaque secondes. Elle ne tiendrait pas, elle serait tuée tout comme cet enfant, même sa forme animale ne parvenait pas à résister à cette souffrance atroce. C'était comme si une lame enflammée s'était logée dans son épaule pour s'y enfoncer un peu plus à chaque pas. Ses mucles se contractaient et se rétractaient sans relâche, et la brulure était plus épuisante à chaque fois, elle en aurait probablement hurlé si elle n'avait pas eu ce jeune louveteau aux allures humaines dans la gueule, elle crut bien s'évanouïr à plusieurs reprises mais chaque fois la proximité des humains la tenait éveillée et la poussait au delas de ses limites. Au bout de quelques minutes de courses, elle crut bien qu'elle allait abandonné la course, chaque seconde la rapprochait de sa fin et elle se mit à douter qu'elle préferait sa meute à la douceur de la mort, à la paix qu'elle trouverait dans l'au delàs, quand cette douleur poignante ne lui embraserait plus l'épaule. Mais alors qu'elle allait abandonner, une odeur, comme une lueur dans les ténèbres, attira son attention sur sa gauche. Elle leur avait demander de ne pas venir, leur avait signaler qu'elle même n'en sortirait peut être pas, mais le père de cet enfant était venu, et il était là plus puissant que jamais elle ne parviendrait à l'être avec cette blessure qui la rendait folle. Les humains étaient si proches qu'elle craignait à chaque instant le moment où l'argent s'enfoncerait dans son échine pour l'anéantir pour de bon, alors elle secoua sa gueule et lâche l'enfant qui sembla s'envoler dans les airs. Par miracle, aucun arbre ne stoppa sa course et elle atteri directement dans la gueule du loup noir qui n'attendit même pas les ordres de sa maîtresse pour s'enfuir comme si la mort eut été derrière lui... Et c'était bel et bien le cas.

Alessa voulut se laisser tomber sur le sol, mais trois des humains avaient prit l'autre loup en chasse et elle ne trouverait le repos qu'en sachant sa meute en sécurité. Le loup noir avait prit la direction de la meute et il ne s'arrêterait probablement pas, quit à mettre tous les siens en dangers. Il était rapide, mais le clan n'était pas bien loin et cette distance ne suffirait pas à distancer suffisament les assassins. Alors la jeune louve pourtant épuisée par la douleur poursuivi les trois humains sans plus se préocupper de ceux qui la suivait. Elle savait qu'elle ne s'en sortirait pas, mais elle devait au moins tenter de sauver sa meute avant de s'éteindre définitivement sous les armes de ces démons. Alors elle se laissa envahir par toute sa rage et elle reprit sa course effreinée en tentant de maîtriser sa douleur, juste le temps d'en tuer un, pour que tous n'aient plus d'yeux que pour elle. Elle n'aimait pas leur sang, détestait la mort, mais ils n'auraient pas hésités à la semer parmis les siens alors il le fallait. Contre les attentes de ses poursuivants, elle réussi à prendre suffisament de vitesse que pour se jeter sur le plus lent des trois humains qui avaient prit le loup noir en course, et elle enfonça si profondément ses crocs dans la gorge de ce dernier qu'il n'eut pas le temps de se débattre avant de mourir, apercevant comme dernière image les yeux féroces d'une louve prête à toutes les folies pour protéger les siens. Il ne se passa pas plus de quelques secondes avant que les deux autres humains fassent demi-tour pour prêter mains fortes à ceux qui arrivaient seulement à proximité de la louve qui les avait eu par surprise. Là, elle se laissa tomber sur le sol, en proie à la douleur qui avait définitivement rendue son épaule inutilisable, et elle attendit, prête à mourir.

Mais rien ne se passa. Les yeux fermés, attendant la mort comme un ultime soulagement, elle se demanda un instant s'ils n'avaient pas frappés assez fort que pour la tuer avant même qu'elle ne puisse ressentir la douleur de leurs armes. Et pourtant, elle sentait encore une déchirure brulante dans son épaule, alors que pouvait-il bien se passer ? Elle attendit encore quelques secondes, puis elle finit par ouvrir les yeux. Ils étaient penchés sur elle, de la hargne au fond du regard... Elle venait de tuer l'un des leurs, alors pourquoi attendaient-ils ? Peut-être pour le traître qui se tenait dans leur rang ? Oui, elle n'avait pas prit la peine d'écouter leurs paroles, mais maintenant qu'elle se demandait pourquoi la mort ne venait pas, elle comprennait très bien les paroles du plus âgé du groupe. Il prenait sa défense ?

La louve était épuisée de chercher à comprendre, pourquoi cet humain tentait de les empêcher de la tuer ? Pourquoi ne pas simplement en finir plutôt que de la faire languir dans cette douleur intolérable ? Elle voulait juste qu'on la laisse en paix pour de bon, était-ce encore trop demander ? Mais non, ils continuaient à débattre, l'aîné semblait craindre une punition alors qu'un autre l'assurait qu'ils seraient récompensés. Les trois autres, puisqu'ils n'étaient maintenant plus que cinq, écoutaient et attendaient le déroulement de la situation en encerclant la louve, prêt à planter leurs armes dans la pauvre bête si elle daignait bouger. Alors la lycanne préfera rester immobile, et elle attendit le dénouement sans plus écouter leurs idioties, sachant qu'ils finiraient de toute façon par la tuer et qu'ils s'amusaient juste à la faire languir pour lui redonner un espoir qu'ils n'existaient. Sans doute aussi trouvaient-ils plaisant de savoir à quel point elle pouvait souffrir de sa blessure pendant qu'ils discutaient tranquillement ? Bandes d'abjectes créatures... Elle les aurait massacré si elle l'avait pu, mais elle n'en avait ni la force ni le courage. Et de toute façon, maintenant que l'enfant était en sécurité, même si son sang bouillonnait encore puisqu'elle était sous forme animale, elle ne voulait pas leur offrir le plaisir de voir une bête sanglante. Si elle devait mourir, elle mourait en les laissant dans le doute d'avoir fait une mauvaise action. Alors elle ferma les yeux en attendant qu'ils en finissent et qu'ils la laissent mourir, et elle se laissa tomber dans l'inconscience pour oublier sa douleur.

Elle se réveilla plusieurs heures plus tard, son épaule toujours douloureuse alors que l'aube s'approchait doucement. Etourdie, et encore en proie à une douleur et à une rage qui lui faisait perdre ses moyens, elle se leva avec difficulté et hésita quelques instants avant de prendre la route de son clan. Elle ne les sentait pas, mais rien ne lui prouvait que ses sens n'étaient pas amoindri par sa blessure... Elle aurait pu rester là, mais il était également possible qu'ils soient là à attendre une transformation pour prendre leurs décisions. Alors elle se mit à prendre la direction du village, de toute façon elle n'avait pas reprit suffisament de force que pour se battre encore, alors mieux valait mourir que de se trahir, et s'ils étaient là à la guetter, au moins elle les éloignerait de la meute. Alors elle avança, geignant de douleur à chaque pas, pour finalement se retrouver dans une ville où tout semblait endormi. Pourtant, elle savait que l'enemi était proche, qu'il aurait pu la tuer à tout instant. Elle regarda autour d'elle, ne vit personne, et prit finalement la direction d'une église... Le dernier endroit où on l'aurait recherché, et où elle risquait d'être une menace pour les siens. Personne ne la vit pénétrer dans l'église vide alors que le soleil se leva, et personne donc ne put assister à sa transformation alors qu'elle avait à peine fermé les portes de cet endroit saint. Habillée d'une courte robe blanche, elle vit la déchirure au niveau de son épaule, et elle regarda l'entaille qui ressemblait étrangement à une blessure assez annodine. Pourtant, pour être si douloureuse, cette entaille aurait au moins dû être trois fois plus profonde...

Blessée, du sang coulant sur le sol de l'église, elle s'agenouilla et se traina jusqu'à l'autel derrière lequel elle se cacha pour se mettre à pleurer à chaudes larmes. Elle était vulnérable, ne savait plus quoi faire, et son épaule lui faisait atrocement mal. Alors elle se replia sur elle même et ferma les yeux en tentant d'oublier cette douleur plus fulgurante encore maintenant qu'elle n'était plus sous le règne de sa colère animale.

La petite entendit les portes s'ouvrir, elle sentit cette odeur pûrement humain, cette même odeur qui l'avait presque tuée cette nuit, alors plutôt que de tenter de fuir, son épaule trop douloureuse que pour entamer une nouvelle course, elle se replia simplement un peu plus sur elle même en laissant les larmes couler, priant pour que ça amadoue la personne qui venait vers elle, cette personne qui ne semblait pas courroucée, puisque sa démarche était plutôt hésitante, presque rassurante, mais qui malgré tout représentait un danger de par sa simple présence dans ce lieu où la petite cherchait le repos. Jusque là elle avait eut de la chance, mais les humains devaient avoir eu vent de ce qu'il s'était passé, et cette blessure à l'épaule s'était sûrement ébruitée très rapidement puisqu'elle savait qu'une majorité des humains présents un peu plus tôt n'auraient pas laissé la jeune louve survivre s'il n'y avait pas eu cet humain qui craignait un chatiment quelconque. Maintenant, si cette personne qui s'approchait connaissait la provenance de cette blessure, jamais la jeune demoiselle n'en sortirait vivante... Alors elle attendit patiemment l'arrivée de son bourreau, pensant qu'elle avait malgré tout put sauver l'enfant avant de se livrer ainsi à l'enemi.

Les premières paroles de la jeune femme effleurèrent la jeune louve appeurée sans vraiment la faire réagir, mais d'entendre cette humaine lui proposer de l'aide, elle ne put s'empêcher de relever la tête et de se reculer pour ne pas se laisser approcher. Ce n'était probablement pas la bonne chose à faire, mais la douleur l'empêchait de raisonner correctement. Malgré ça, en regardant la main tendue de l'humaine, en enfonçant son regard grisâtre dans celui de l'adolescente qui ne devait avoir que quelques années en plus qu'elle, elle n'eut pas le courage d'insister. Elle tendit doucement sa main en gémissant tant la douleur était féroce, et elle ferma les yeux sans rien dire en attendant de voir ce que cette humaine ferait. Elle n'avait nul autre choix, même si cette humaine ne semblait pas bien coriace, Alessa était bien mal placée pour juger les gens sur leur apparence, et si ce n'était pas elle qui la tuait ce serait probablement l'un des autres humains qui patientaient à l'extérieur de cette porte. Plus les minutes passaient, plus les humains devaient être nombreux dans les rues, et Alessa se demanda ce qu'il ferait d'elle une fois qu'ils l'auraient capturés. Puisqu'ils pouvaient se permettre de ne pas l'exécuter de suite, vu sa blessure qui l'empêchait de se battre, allaient-ils faire une grande fête ? La mettre sur un bucher ? La lapider avec de l'argent ? Leur cruauté était sans bornes, Alessa le savait, et pour cette raison elle ne parvenait pas à croire que cette humaine comptait vraiment l'aider.

Et puis il n'y avait pas que ça... Alessa avait bonne mémoire et elle se souvenait maintenant parfaitement de cette odeur, de cette peau qui la touchait, elle reconnaissait de toutes les facultés qui lui étaient disponibles cette humaine qui, dans la nuit, avait été victime de la louve enragée. Elle n'avait pas joué dans la douceur, la louve noire s'était jetée sur cette femme qui tenait l'enfant et l'avait propulsé sans ménagement contre un mur où la jeune femme avait perdu connaissance sans attendre. Si Alessa n'avait pas fait ça, jamais l'enfant ne serait sortit, car c'est le trouble de cette femme assomée qui avait permit à la jeune louve de s'esquiver avec le tout petit être dans la gueule, tentant de ne se concentrer que sur cet enfant lycan qui lui avait permit de maîtriser une partie de sa colère animale. De ce côté là, c'était plutôt une chance, car sans ce petit bout de loup, Alessa n'aurait certainnement pas été capable de s'empêcher de les embrocher dans ses crocs en prenant le risque de se faire massacrer par leurs armes. Elle le savait, sa faiblesse était toujours présente la nuit, et si elle parvenait à se retenir lorsqu'elle se trouvait face à des amis, les adversaires attiraient en elle un besoin redoutable de tout saccager, massacrer,... Tout ce qui n'était pas loup et qu'elle ne voyait pas d'un bon homme la faisait entrer dans une rage folle, et cette jeune femme qui maintenant tenait la main de la pauvre Alessa ne savait pas quelle chance elle avait eut en se retrouvant incapable de retenir le jeune lycan qu'on avait posé dans ses bras.

Les secondes ressemblaient à de multiples éternités, elle revoyait chaque scène depuis son arrivée à la ville de Shinaï jusqu'au moment où elle s'était cachée dans l'église, et le souvenir de cette femme la terrorisait. S'il n'y avait pas eu cette atroce douleur qui l'empêchait presque de bouger le bras, elle n'aurait jamais joué la poltronne comme ça, mais cette brulure qui se répendait dans l'entièreté de son bras semblait rendre son caractère fidèle à son physique... Une petite fille fragile. Et dire que les lycans étaient prit pour des démons afreusement dangereux... Une seule lame d'argent avait suffit à rendre la maîtresse du clan aussi vulnérable qu'une poupée de chiffon. Idiots d'humains, s'ils avaient su à quel point ils pouvaient se tromper...

Alessa finit par poser son regard sur la jeune humaine qui, tout compte fait, semblait bel et bien décidée à la soigner. C'était étrange, sachant que la jeune louve l'avait blessée quelque temps plus tôt... Mais il est vrai qu'il aurait été bien difficile d'identifié la louve en regardant l'enfant, même si cette blessure à l'épaule devait être un signe distinctif. Après tout, peut-être que l'humaine n'avait pas eu vent des tentatives dans le but de récuppérer l'enfant, peut-être que cette humaine ne faisait pas partie de ceux qui devaient savoir. Après tout, la hiérarchie était si compliquée chez les humains... Au moins chez les loups tout était clair, il y avait le dominant, et puis il y avait tout les autres, et tous étaient sur un même pied d'égalité, hormi peut-être le dominant qui prennait les grandes décisions. Mais même dans ce cas, jamais un dominant n'aurait été à l'encontre de ses frères et soeurs, et jamais il n'aurait laissé l'un d'eux dans l'ignorance de ce qu'il se déroulait. Mais les humains fonctionnaient d'une façon bien plus complexe que la meute, avec tant d'inégalités que c'était tout simplement impossible de posséder une bonne organisation. Mais bon, au moins ils faisaient tout de même mieux que les vampires qui, eux, jouaient au " chacun pour soi " et ne s'alliaient que pour se débarasser de leur enemi commun et pouvoir reprendre leur tranquille petite vie d'assassin. Mais quand est ce que cette guerre se terminerait ?! Quand est ce que les humains ouvriraient les yeux pour comprendre que les lycans n'étaient pas des êtres hostiles, tant qu'on évitait de les croiser la nuit lorsqu'ils étaient encore jeunes et inepérimentés. Quand est ce que les vampires feraient preuve de suffisament de bon sens que pour comprendre qu'à force de tuer les humains comme ça, ils finiraient par éteindre la race et ils n'auraient plus rien pour se nourrir, alors qu'il aurait été tellement simple de passer un contrat avec les humains pour obtenir des transfusion de sang. Dans cette guerre, seuls les lycans semblaient dotés de raison, et c'était vraiment désespérant.

Lorsque la jeune humaine serra le garot, Alessa ne put s'empêcher de grimacer légèrement. Pas à cause de la blessure mais bel et bien à cause de l'argent qui parcourait encore son épaule. Elle choisit de se taire, d'attendre simplement que l'humaine ait terminé... En un sens, si cette humaine soignait la plaie pendant que l'argent se dissipait peu à peu dans son corps, Alessa aurait le temps de reprendre ses forces en ayant cette humaine comme gage de sécurité. Si un humain venait à entrer, la jeune louve doutait que cette humaine ne l'envoie pas ballader, elle doutait même que cette humaine ne soit pas prête à se battre pour la petite fille blessée qui était arrivée dans cet église. C'était tellement illogique, pourquoi les humains réagissaient toujours différemment en fonction de ce qu'ils avaient devant les yeux. A quel point pouvaient-ils être bête pour se méfier des lycans sous forme animale et pour les considérer comme les leurs sous leur apparence humaine. S'il y avait vraiment eut un danger à croiser l'allure humaine d'un lycan, les humains auraient dévellopés n'importe quel gêne qui les rendrait capable de détecter leur présence pour se protéger. La nature était ainsi faite, les créatures évoluaient pour être moins facile à tuer par leur prédateur... S'il n'y avait rien, c'était bien une preuve que les lycans n'étaient pas prédateur le jour.

Lorsque l'humaine quitta l'église, Alessa se mit pourtant à douter. Oui, cette jeune femme semblait prête à tout pour l'aider, mais elle était maintenant sortie, et rien ne prouvait que d'autres humains n'allaient pas entrer pour lui faire du mal alors qu'elle était encore affaiblie par cette nuit impitoyable. Et rien ne prouvait non plus que ce ne serait pas cette humaine, elle même, qui ramènerait des assassins pour venir la tuer. Oui, il était possible que cette humaine soit aussi fourbe que les autres, qu'elle l'ait ainsi amadouée pour la prendre en otage, et Alessa n'avait pas d'autre solution que de rester là et d'attendre. Elle était maintenant prisonnière de cette église, dans la ville les humains étaient maintenant parti travaillé dans les rues, et il lui serait impossible de passer inaperçu, surtout avec sa tenue tâchée de sang. Mais si elle restait, cette femme odieuse allait revenir avec une bande d'humains prêt à tout pour l'anéantir. Mais qu'est ce qui lui avait prit de choisir l'église pour se cacher ? Si seulement il y avait eut une autre sortie, si seulement elle était dans sa belle forêt tranquille, là ou personne ne voudrait lui faire de mal, là où elle pourrait éviter les humains. Elle avait voulu protéger son clan, mais elle aurait pu le faire autrement, et son manque de réflexion la ferait payer aujourd'hui.

Les minutes s'enchainèrent, la panique de la petite blessée ne cessa de croitre, elle voyait déjà les humains l'entourant avec d'autres armes en argent, elle présageait cette douleur maintenant calmée qui serait plus intense encore. Plus tôt, la lame d'argent ne l'avait que frôlée, et elle s'était déjà écroulée à leur pied comme un vulgaire animal blessé, et maintenant qu'elle recevrait bel et bien de l'argent dans le corps, elle mourrait pour s'être laissée prendre à leur jeux sordides... La soigner pour mieux la faire souffrir, ces humains étaient vraiment des êtres ignobles. En cet instant, Alessa aurait tout donner pour retrouver les siens, les loups qui se traitaient comme frère et soeur et qui en aucun cas n'auraient choisi de se faire du mal... Les humains, comme les vampires, s'en prennaient aux autres. Mais eux, pire encore, s'en prennaient aussi aux leurs. Que penser de toute cette situation, que penser des autres créatures qui peuplaient le monde ? Aux yeux des lycans, jamais ces être abominables n'auraient dû exister, mais les humains pensaient la même chose d'eux, et pourtant Alessa avait eu l'occasion de rencontrer plusieurs humains totalement différent. Mais que devait-elle penser ?

La porte finit par s'ouvrir, le temps qui lui avait parut si long lui sembla d'un coup atrocement court. Elle allait mourir maintenant, elle entendait les pas d'un humain. Un ? Un seul ? Une plutôt... Elle retrouva le visage compatissant de la jeune humaine, sans une garde rapprochée, simplement avec du matériel qui, s'il ne valait pas une véritable trousse de médecin, n'en serait pas pour autant moins efficace. Pendant tout le traitement, Alessa fixa la jeune femme avec des yeux curieux, comme si elle cherchait à sonder son âme... A quelques reprises, d'ailleurs, sans que la jeune humaine ne s'en aperçoive, Alessa profita des contacts avec la peau de l'humaine pour capter ses pensées. Il n'y avait pas de fourberie, pas de piège, elle pensait même à un cadeau. Un cadeau ? Pour Alessa ? Une humaine allait offrir un cadeau à une lycanne ? Cette histoire était idiote, surréaliste, jamais personne n'aurait accepté d'y croire si c'était paru dans un livre.. Ils auraient trouvés ça tellement puéril, une trop grande utilisation de l'imagination des humains. Une lycanne aidée par une humaine, tout ça n'avait aucun sens, et pourtant cette humaine était là et s'occupait d'elle.

Trop perturbée par toutes ses pensées, la jeune louve ne réagit pas aux traitements, ne réagit pas aux paroles de la jeune femme. Elle n'avait de toute façon rien à répondre, elle se contentait de la regarder pour tenter de trouver le moment où elle cèderait et lui montrerait où était le guet appent. Mais ce moment ne vint pas, et quand la plaie fut refermée, que l'argent dans le corps de la louve n'était plus qu'un petit picotement qui ne la préoccupait pas outre mesure, la lycanne se demanda si les lycans, eux aussi ne se trompaient pas. Après tout, on pouvait comprendre, vu ce que les lycans devenaient la nuit, que certains humains y voient une menace. Mais plus le temps passait, plus Alessa croisait des humains qui n'en était pas... Y avait-il si peu d'adepte humains dans cette guerre ? Etait-ce seulement la folie de quelques uns qui avaient persuadés les lycans qu'ils étaient eux aussi prit dans un jeu qui ne les concernait pas ? Et si les humains n'étaient pas si hostile, et s'il y en avait simplement eut quelques uns qui, ayant vent de ce que les lycans pouvaient faire, s'était prit de peur au point d'en venir à la mise à mort.

Pourtant, ces personnes qui l'avait empêchée d'emmener le petit avait bel et bien l'intention de la tuer, si elle n'avait pas été d'une taille ridicule et s'il n'y avait pas eu l'aîné qui craignait un chatiment divin. Etait-ce donc ainsi que tournait le monde humain ? Passaient-ils donc leur vie à fonctionner celon des règles inventées par une tierce personne au nom d'un Dieu qu'aucun n'avait jamais vu ? Ses croyances étaient assez puissantes que pour les asservir, les effrayer et les rendre aussi dociles qu'on ne pourrait l'être. Des petits toutou de compagnie, voilà ce qu'était ces humains, tous persuadés qu'une force supérieure était là pour répondre à leur moindre prière, pour écouter leurs murmures, et pour les punir s'ils devaient le décevoir. Certe, la lycanne n'avait pas à juger leur croyance, mais comment pouvait-on se persuader qu'il existait quelqu'un capable d'entendre tout, de tout voir, et de punir tout ceux qui le mérite. Et si cette personne existait bel et bien, elle était bien loin d'être aussi pure que les humains semblaient le croire. Alessa avait vu la guerre, la famine, tant de sang versé pour rien. Si leur Dieu existait, pourquoi leur avoir imposer les vampires ? Pourquoi rendre certains moins beau que d'autres ? Pourquoi tant d'injustices s'il était si bon que ça ? Cette femme aveugle qu'Alessa avait rencontré quelques temps plus tôt, qu'avait-elle bien put faire pour être ainsi punie ? Qu'est ce qu'un marmot dans le ventre de sa mère peu bien faire de mal pour être privé de ses yeux avant même de voir le jour ?

Lorsque l'humaine tendit une robe à la jeune Alessa, celle ci ne sût vraiment plus ce qu'elle devait penser. Est ce que cette humaine faisait tout ça pour son Dieu ? Est ce que ce Dieu la punirait puisqu'elle n'avait pas remarqué qu'elle était face à une lycanne ? Tout ça était tellement confus qu'Alessa ne put que lui adresser un merci d'une voix à peine audible, remplie de questions toutes plus importantes les unes que les autres. Elle aurait aimé les poser, mais elle ne pouvait se permettre de dévoiler son identité si cette femme ne la connaissait pas encore, elle n'allait tout de même pas risquer sa vie, maintenant qu'elle était sauve, pour simplement satisfaire sa curiosité sur les humains. Elle chercherait par la suite, quand elle ne serait pas en territoire enemi, avec une robe tâchée de sang et une épaule qui venait à peine d'être soignée. La petite Alessa saisit la robe qu'on lui offrait, l'observa avec tous ses sens pour vérifier qu'il n'y avait toujours pas de piège, et sourit en comprennant qu'il s'agissait simplement d'un acte de gentillesse. Alors, elle posa à nouveau son regard sur l'humaine et lui adressa un tout premier sourire, mettant enfin sa méfiance de côté pour simplement croire à cette entente entre une humaine et un loup.

Une mission suicide, peut-être, mais cette fois c'est bel et bien Alessa qui chercha l'aide de cette jeune humaine. Après tout, si elle se trompait sur son compte, elle n'avait de toute façon pas d'autre choix que de la suivre. Même pour une lycanne, partir maintenant aurait été une mort inutile, car elle ne pouvait croiser d'humains dans ses habits souillés de sang, et que la nuit était bien trop loin que pour lui permettre de fuir sans que personne ne puisse la rattrapper.

Alessa ne comprennait plus, alors elle se contentait de sourire. Elle venait de risquer sa peau pour sauver cet enfant loup qui avait été enlevé par les humains, elle avait failli tuer cette humaine qui tenait l'enfant, et voilà maintenant que cette jeune fille lui proposait même de lui offrir certainnes de ses robes. Alessa aurait dû partir une fois habillée, elle aurait dû s'enfuir au plus vite avant que cette humaine ne découvre sa véritable identité, mais la jeune louve ne pouvait s'empêcher de s'attacher à cette femme. Pourtant, c'est elle qui tenait l'enfant, elle faisait donc partie de ces gens prêt à tout pour tuer les loups au même titre que les vampires, et pourtant en cet instant elle faisait preuve de tant de gentillesse avec Alessa qu'en c'en était presque désespérant. Que devait penser Alessa ? Devait elle penser comme l'enfant qu'elle était et qui avait vécu sans avoir réellement d'attention, passant plus de temps à être entrainée au combat qu'à être choyée ? Ou comme la louve qui se battait pour un idéal, qui était prête à tout pour sauver les siens contre les humains comme celle qui lui faisait face ? Pourquoi tout celà était si compliqué, pourquoi fallait-il que cette humaine soit si gentille alors qu'elle aurait dû être désagréable et cruelle. C'aurait été tellement plus simple si cette humaine avait su que la jeune demoiselle était lycanne, elle aurait été différente et Alessa n'aurait pas été en train de s'attacher ainsi.

La jeune fille se laissa déshabiller sans rien dire, souriant même à l'idée de cette nouvelle robe qui lui avait été offerte par un adversaire. Certe, son père lui avait déjà offert des vêtements, il en fallait bien, mais jamais il ne l'avait fait de cette façon, simplement pour lui faire plaisir. C'était juste une question de nécessité, alors que là il s'agissait d'un cadeau, même si il était de toute façon important de remplacer cette robe déchirée et tâchée de sang. Quand elle fut vêtue de la robe, elle ne put s'empêcher de rougir légèrement au compliment de l'humaine, elle se permit même de rire en voyant la jeune fille débordante d'énergie partir à la recherche d'un miroir pour qu'elle puisse se voir. En cet instant, Alessa ne put s'empêcher de se dire qu'elle était heureuse d'être traitée autrement que comme une chef de clan, autrement que comme une lycanne... Elle se laissa attirer et suivit donc la jeune fille en souriant comme n'importe quelle enfant l'aurait fait dans ce genre de situation, et elle ne put s'empêcher d'ouvrir plus grands les yeux en voyant une splendide chambre d'enfant s'étaler ainsi sous ses yeux. Sans avoir le temps de dire quoique ce soit, elle fut encore une fois attirée par la jeune humaine qui découvrit un miroir où elles purent se voir toutes les deux. D'abord, Alessa fut saisie par cette image... Toute deux, elles ressemblaient à deux humaines, deux amies qui s'amusaient toutes les deux. C'était touchant, au point d'en être même blessant aux yeux de la jeune louve qui savait que cette image ne tarderait pas à s'effacer.

A la demande de l'humaine, Alessa tourna sur elle même comme si elle eut été une véritable enfant, riant en voyant cette jolie robe virevolter autour d'elle alors que sa tête se mettait à tourner peu à peu. Elle ne s'arrêta qu'en remarquant la mélencolie de la jeune humaine... Ainsi elle apprit que cette chambre était celle de l'humaine qu'elle accompagnait, qu'elle avait vécu là quand elle était petite, elle sut aussi que cette pauvre fille avait perdu ses parents, et elle se sentit incroyablement mal à l'aise, ne sachant trop comment réagir. Puisque cette humaine était gentille, elle aurait dû dire des paroles rassurantes, faire quoique ce soit pour la consoler, mais sa nature lycanne l'en empêchait, elle ne pouvait pas décemment venir en aide à cette jeune fille alors qu'elle était une enemie qui n'hésiterait pas à la tuer si elle apprennait ce qu'elle était. N'osant pas s'approcher, la fixant simplement avec un regard inquiet, Alessa resta immobile en face de la jeune humaine pensive jusqu'à la voir reprendre un sourire en se présentant. La jeune louve prit la parole, tentant de sourire sans être vraiment convainquante... Contrairement à cette humaine, elle n'était pas capable de reprendre ainsi le fil de la conversation enjouée, alors c'est avec une voix légèrement mal à l'aise qu'elle se présenta à son tour, oubliant de donner un faux nom par mesure de sécurité.

Doucement, Alessa s'approcha de l'humaine et s'assit à côté d'elle sur le lit pour poser doucement sa main sur celle de l'humaine, de son bras valide. Là, puisqu'elle avait oublié de couper son pouvoir, elle sentit l'histoire de la jeune humaine remonter à la surface et ainsi elle comprit que des vampires avaient tués les parents. Elle préféra couper son pouvoir plutôt que de fouiller ainsi la mémoire de la jeune fille, car c'aurait été indiscret et Alessa ne voulait pas savoir ce que cette jeune fille ne lui disait pas, par simple respect. Certe, la jeune humaine n'aurait de toute façon pas pu deviner que la jeune louve était en train de décrypter sa mémoire puisque ce pouvoir était imperceptible par la personne qui le subissait, mais malgré tout Alessa refusait de l'utiliser contre cette pauvre humaine. Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Ca seul le temps le dirait à Alessa, que la bribe de souvenir de l'humaine n'avait pas éclairé quant à son statut dans ce clan d'assassin qu'était celui des humains...

Les lycans étaient depuis toujours réputés pour leurs sens surdéveloppés, de ce fait il était plus douloureux encore pour la jeune louve de percevoir la douleur de cette fille, probablement prendrait-elle cette façon d'être réceptive comme une réaction normale chez une enfant qui ne connait pas encore la mort et qui craint de la connaître, mais ce n'était pas ça. Dés l'instant où Alessa avait touché la peau de l'humaine, que son pouvoir s'était déferlé sur l'espace de quelques secondes, elle avait senti les odeurs, entendu les sons, perçu toutes ces choses qu'elle seule pouvait raviver. Parmi les lycans, elle seule avait la possibilité de voler l'âme des gens, et s'il ne s'agissait pas vraiment d'un vol, ça n'en rendait pas moins les souvenirs vivant, comme si elle s'en nourissait, bien que ça l'afaiblisse plus qu'autre chose. Même pour quelques secondes, elle venait de vivre la vie de cette humaine, et c'était très déroutant. Mais la jeune Alessa avait apprit à ne pas se montrer faible devant les gens, ainsi même s'il ne s'agissait pas d'un adversaire, ou du moins pas pour l'instant, elle parvenait à rester connecter à la réalité pour entendre les paroles de l'humaine bien que son esprit soit parti dérivé sur un autre temps douloureux. Ce n'est qu'au moment où l'humaine vint à parler de ballade que l'esprit de la jeune lycanne sortit de sa torpeur pour qu'elle revive enfin le présent plutôt que de s'attarder sur les douleurs passées qui n'étaient même pas siennes.

Un pansement ? Ce n'était pas fréquemment utilisé chez les lycans, il faut dire qu'ils savaient se montrer prudent même dans l'enfance et que leur forme lycanne ne craignait que l'argent. En fait, jamais aucun lycan n'aurait eu besoin de soins comme celui-ci si les humains ne s'étaient pas mis à les chasser de leurs terres avec leurs armes d'argent, comme s'ils n'étaient que de vulgaire animaux à éradiquer, et non pas une grande famille où les loups se soutenaient les uns les autres et vivaient chacun dans un avenir commun, un avenir qui leur permettrait à tous de faire survivre la meute ensemble. Et même s'il y avait encore des solitaires, aux yeux de la jeune louve ils avaient eux aussi leurs places dans les forêts que les humains gouvernaient maintenant par leurs embuscades. Quoiqu'il en soit, à la demande de sa potentielle amie, elle se mit à chercher après ce fameux rouleau de pansement, rassurée de savoir au moins à quoi ça pouvait ressembler bien qu'elle n'en ait jamais utilisé. Plus habile de ses sens, il lui suffit de déployer sa vue et son odorat pour trouver l'objet de sa recherche en quelques secondes quand une véritable humaine aurait passé peut-être une demi-heure à chercher. Par souci de crédibilité, Alessa continua néamoins à chercher encore un peu avant de se rapprocher discrètement de l'endroit où elle avait repéré l'objet, jouant la comédie parfaite de l'enfant qui cherche un objet sans rien savoir de l'endroit où il se trouve. Qu'il devait être pénible d'être humain, il leur fallait tant de temps pour des choses tellement évidentes... Les lycans ne cherchaient jamais rien, puisqu'il leur suffisait de se concentrer pour savoir où se trouvait ce dont ils avaient besoin. Vraiment, Alessa ne comprennait pas comment on pouvait supporter une vie rendue si compliqué par la faiblesse des sens.

La jeune louve allait signalé à sa compagne qu'elle avait trouvé les pansements quand un éternuement se fit entendre, suivit d'un bruit sourd. L'odorat de la jeune louve fut le premier à détecter le sang, avant même que l'humaine ne lui signale qu'elle ne se sentait pas bien. Alessa préféra attendre un peu pour que ses sens ne se trahissent pas cette fois encore, bien qu'elle se sente très mal à l'aise de ne pas se jeter sur son amie pour lui venir en aide. Quand enfin la jeune humaine sombra, la petite Alessa n'attendit pas une seconde de plus pour la tirer sans brusquerie du dessous de lit et pour l'attirer vers elle en tentant de la réanimer par quelques petites claques sur la figures. Rien, elle ne réagissait plus... Alors, Alessa fit ce qu'elle n'aurait probablement jamais dû faire, une véritable mission suicide, mais qu'importe puisqu'elle se savait responsable de cette inconscience, car elle n'oubliait certainnement pas que le premier coup qu'avait reçu l'humaine était le véritable problème, celui-ci n'étant qu'un très léger rappel. Bien que son corps d'enfant ne lui donne pas la force monumentale que sa musculature lycanne lui offrait la nuit, elle prit la jeune humaine pour la mettre sur son dos. C'était difficile, car même si Keira n'était pas lourde, Alessa était en cette journée aussi faible de corps qu'elle ne le paraissait. Au clan, les autres loups s'occupaient des charges lourdes, mais là elle n'avait personne pour l'aider.

Avec toute son obstination, sachant qu'elle seule ne pourrait rien faire pour cette humaine dont la situation ne ferait probablement que s'aggraver au fil des minutes, elle porta la jeune femme en dehors de la chambre, puis en dehors de l'église sans plus se préoccuper des regards. Maintenant qu'elle portait une nouvelle robe, la blessure n'était plus qu'apparente en transparance, et même si cet acte irréfléchi n'était pas digne de la louve qu'elle était, de la digne chef de clan, elle n'aurait certainnement pas le coeur à laisser cette humaine mourir par sa faute pour simple souci de danger. Elle se fondait dans la masse avec son minoi d'ange, alors puisqu'il lui était potentiellement possible de survivre à cette intervention, elle se mit à crier pour quémender de l'aide une fois sortie de l'église.

Alessa s'était attendue à devoir renouveller la demande plusieurs fois pour qu'on la remarque, puisque les humains n'étaient pas réputés pour être les gens les plus compatissants, et pourtant une foule de gens se massa autour d'elle comme si elle tenait une reine sur son dos. Elle disait avoir vécu dans cette église, alors il était impossible qu'elle tienne un rôle si important, et pourtant tout le monde se massait autour d'elle pour lui venir en aide, ce qui rendait son avancement plus difficile encore. Chaque personne voulait emmener cette humaine chez lui, certains parlaient d'un hopital, d'autres se plaigaient du temps que ça prendrait et conseillait plutôt le médecin du village, mais d'autres encore leur répondait qu'il n'était pas dans son cabinet pour le moment. Une véritable cacophonie, Alessa se sentait agressée par tous ces sons que son ouïe amplifiait et tentait d'analyser à une vitesse si grande que ça lui donnait la migrainne. Enfin, un humain fit reculer la foule pour arriver jusqu'à Alessa et sa pauvre amie blesser.

Un seul regard, Alessa crut que c'était la fin. Cet humain, celui qui avait débattu avec son protecteur plus tôt dans la journée, il avait voulu la tuer de sang froid. Alessa garda son calme, s'il ne l'avait pas reconnue et c'était fort probable, elle ne devait sûrement pas le mettre sur la voie par des réactions parasites telle que la tétanie qui menaçait son corps. Mais l'humain ne sembla pas avoir les mêmes préocuppations, il prit Keira sur son dos et s'empressa de rejoindre une demeure qu'Alessa connaissait trop bien que pour s'y sentir vraiment à l'aise. Malgré tout, quit à se jeter dans la gueule du loup, elle suivit l'humain et l'inconsciente à l'intérieur, inquiète à l'idée que l'humaine ne se réveille pas. Mais quelle était donc cette journée ? Cette journée qui la rendait plus humaine que les humains, qui lui faisait prendre des risques inconsidérables pour une louve... Cette humaine, elle ne voulait pas la quitter, elle ne voulait pas la perdre, elle avait peur de sa mort. Cette émotion était nouvelle, même sa propre famille n'attisait pas ce genre de sentiments en elle, alors Alessa préférait ne pas réfléchir et suivre instinctivement la suite des évènements quit à mourir plus tard.

Keira fut posée sur une table, sa tête saignait un peu mais le problème n'était pas là, une commotion cérébrale, c'est ce qui l'avait fait sombré. Alessa le savait sans trop le savoir, l'humain ne lui avait pas adressé la parole, comme s'il s'adressait à lui-même. C'était étrange, cette demeure était vide, il n'y avait qu'eux trois et un grand silence règnait, comme si tout le peuple de l'extérieur venait de partir en fumée. C'était assez effrayant, mais ça n'empêcha pas Alessa de s'approcher de l'humaine pour lui prendre la main, coupant son pouvoir pour ne pas s'affaiblir, et attendant patiemment que l'humain s'occupe de son amie pour qu'enfin elle rouvre les yeux et lui parle. La petite sentit une larme couler sur sa joue, elle savait que ce n'était pas grâve, c'était presque certain, mais elle mourait de peur. C'est probablement pour cette raison que, si l'humain avait posé un regard insistant sur la blessure qu'elle avait à l'épaule, dans la transparance de la robe, il avait choisit néamoins de ne rien dire et d'attendre le réveil de sa chef pour lui parler de la louve qu'ils avaient réussi à blesser cette nuit... Cette même louve qui était responsable de l'état de Keira maintenant...