Captif [PV]

L'humain avait tout fait pour gagner du temps, et le jeune Louka s'était laissé pièger. Cet homme aux cheveux grisonnants lui avait quémander une dernière volonté, avait souhaité entendre l'histoire du vampire avant de mourir... Et le jeune vampire n'avait pas réfléchi, il la lui avait raconté sans s'inquièter de ce qu'il adviendrait pas la suite. Oui, il lui avait conté les moindres détails de ce qui lui était arrivé il y a cinq ans de ça, lui avait parlé de son maître retrouvé mort, de ce vampire qui l'avait transformé, de son jumeau qu'il avait tué. Il lui avait tout dit et ce fut assez que pour le condamner... Lorsque les humains étaient arrivés, Louka venait juste de laisser tomber le corps exsangue de sa victime, et il était prit de nausée d'avoir une fois encore céder à ses instincts, à sa famine et à sa nature écoeurante. Ils étaient cinq à venir le capturer, cinq humains qu'il aurait très bien pu combattre s'il en avait eu la force et le courage, mais il était un vampire lâche et lorsqu'il s'était rendu compte qu'il ne parviendrait pas à fuir, il s'était contenté de se laisser tomber à genoux pour qu'on lui enlève la vie. C'était tout ce qu'il attendant de toute façon, il avait tant voulu se suicider sans y parvenir que mourir de leurs mains eut été un merveilleux cadeau. Mais face à la docilité de leur proie, les humains lui avaient choisi une mort moins douce et ils l'avaient emmené.

Le soleil s'était couché depuis peut-être trois heures quand les humains ramenèrent Louka dans leur village. Le jeune vampire ne leva pas un seul instant les yeux, de peur de retrouver un visage qu'il aurait croisé un jour alors qu'il était humain, de peur de voir ce visage vieilli alors que ses traits s'étaient figés sur dix sept années, dégouté à l'idée d'inspirer de la peur mais aussi une fascination morbide à tout ces humains rassemblés pour voir le retour de la traque. Il aurait souhaité poursuivre son chemin sans croiser personne, sans qu'on ne le force à lever les yeux pour regarder ses bourreaux en face, ses anciens amis, ceux qu'il aurait tant aimé connaître lorsqu'il était encore humain, mais on ne lui laissa pas le choix. Quand il leva la tête, sous les ordres de l'aîné des traqueurs, il vit une jeune femme aux longs cheveux noirs et aux yeux de la même couleur... Une splendide jeune femme enceinte qui ne devait pas avoir plus d'une trentaine d'année mais qui affichait tant de rage et de désespoir que le vampire n'eut pas le courage de l'admirer. Elle le giffla, il ne sentit rien si ce n'est dans son âme, et il devina que la jeune femme devait s'être blessée en frappant sa peau glaciale et dure, sans pour autant qu'elle n'afficha la moindre grimace de douleur. Elle lui montra une photo et Louka eut le coeur serré... Sur cette photo, la jeune femme se tenait auprès d'un couple plus âgé. Elle leur ressemblait, elle n'eut pas vraiment besoin de lui dire qu'il s'agissait de ses parents, mais elle ne put s'empêcher de le lui hurler à la figure, l'homme, il le reconnaissait, c'était celui qu'il avait tué un peu plus tôt. Cette femme était désormais orpheline de son père, et l'enfant qui grandissait en son ventre balloné n'aurait pas le bonheur de connaître son grand père.

Il aurait souhaité s'excuser, mais jugea qu'elle le prendrait mal et qu'il ne méritait de toute façon pas d'être pardonné. Alors il baissa à nouveau les yeux et attendit qu'on l'emmène... Jusqu'à la prison, il sentit à peine l'impact des nombreuses pierres qu'on lui jeta, mais son coeur semblait saigner davantage à chaque vulgaire caillou qui ne parvenait pas à blesser sa peau. Il aurait préféré en souffrir physiquement, il aurait voulu que ces pierres le blessent comme il avait pu blesser ces humain en les privant de l'un des leurs, mais il n'en était rien. Seul de l'argent pouvait l'anéantir, et les cinq hommes qui l'accompagnaient à sa jôle ne semblait vouloir se servir de leur arme que s'il décidait de se rebeller, probablement parcequ'ils ne souhaitaient pas devoir le porter s'il venait à s'effondrer de douleur. Louka entra dans la prison, blessé par les injures qui le suivaient encore dans les couloirs où même les prisonniers humains le regardaient avec dégout, et entra dans une cellule sombre sans se plaindre, sans lever les yeux. Il resta debout, tête baissée, tandis qu'on attachait ses poignets et ses chevilles pour qu'il n'ait d'autre choix que de rester debout, les bras levés, au milieu de sa cage. Puis les humains partirent sans plus rien lui dire, et il finit enfin par lever les yeux.

Il sentit la panique s'éprendre de lui. De leurs armes, il avait attendu la mort en ne les regardant pas, pour que ses instinct ne prennent pas à nouveau le dessus sur lui, mais là il voyait venir sa mort, il la savait plus douloureuse que jamais, et il crut bien un instant qu'il allait se mettre à pleurer. En face de lui se trouvait une fenêtre assez large, dont les barreaux n'empêchaient nullement d'observer le ciel. L'esprit du vampire était suffisament vif que pour deviner qu'il ne sortirait plus jamais de cette cellule, et que sa mise à mort se ferait ici à l'aube... Il était attaché sans aucun moyen de s'enfuir, de se cacher, et quand le soleil se lèverait en face de lui, il brulerait vif. Là, même son instinct ne pourrait plus rien pour lui, car les vampires étaient peut-être rapide et d'une beauté incroyable, mais ils n'en étaient pas plus fort que les humains, et ils n'étaient en aucun cas capable de briser ses chaines.

En proie à la peur, il vit son petit compagnon aparaître devant ses yeux... Si seulement le Phoenix eut été capable de se servir de sa corne ou de ses serres pour briser les chaines, mais il ne savait qu'être là et le regarder avec toute la douceur du monde, et même cette douceur ne parvenait pas à rassurer le vampire cette fois. Nao était là, tout près de lui, mais ce serait la dernière fois. Et comme à chaque fois, au bout de quelques secondes trop courtes, la créature disparut comme elle était apparue, laissant Louka face à un grand vide dans son coeur, et face à la condamnation terrible qu'était cette fenêtre qu'il ne parvenait plus à lâcher des yeux. D'avoir utilisé son pouvoir, même si ce n'était pas vraiment volontaire, le jeune vampire se sentit plus faible encore et crut un instant qu'il allait s'évanouïr. Mais la peur le gardait éveillé à son plus grand désarroi, et il sût qu'il ne pourait en aucun cas fermé l'oeil en attendant sa mort.

52 lignes

Ce fut une nouvelle journée un peu plus mouvementée qui m’accompagna jusqu’à la tombée de la nuit. Maman travaillant cette nuit, j’avais la possibilité d’aller roder dans la ville à la recherche d’une nouvelle victime à abattre. Bien que dans l’histoire, ce n’était pas la personne que je visais qui était la victime, mais tout ceux qui étaient entre les griffes de ces monstres… Je les détestais ces vampires, ces lycans, j’en avais horreur. Et chacun de ces êtres que j’aurai l’occasion de tuer était un nouveau pas vers l’apaisement de ma rage et ma peine.

Quoi qu’il en soit, le soleil avait quitté le ciel pour laisser place aux étoiles et notre tendre lune. Je rôdais dans chacune des rues de la vue et observait chaque personne demeurant dans la nuit. Leur aura m’indiquait si je devais les suivre ou non et ce fut une aura bleu qui m’indiqua mon nouvel adversaire. Un garçon aux cheveux blancs, les yeux bleus, il était occupé avec une personne âgée dont l’aura m’était invisible… Ce garçon qui était forcément un vampire avait une aura très pâle, bleu, mais si claire que ça en était étrange. Était-ce un vampire ou un humain ? La pâleur de son âme me faisait me poser des questions.

Aussi l’observais-je en silence, attendant de voir ce qu’il allait faire. La morsure qu’il fit subir à la personne âgée me confirma sa nature de monstre de la nuit… J’étais prête à lui sauter dessus et lui trancher la gorge quand un groupe de cinq personne arriva, prêt à se battre contre lui. Mais face à toute attente, il se laissa faire, à genou devant cette race qui aurait du être plus faible que lui… L’arrêtant, l’emmenant, les cinq membres du groupe dont aucun ne laissait paraître son aura partirent avec ce pauvre vampire. En silence, je les suivis et bien sûre, ils ne me remarquèrent pas. Ils possédaient tous des armes en argent, prouvant leur appartenance au clan Namida. Pourtant, je ne les avais encore jamais vus.

Après quelques centaines de mètres, ils arrivèrent à destination, la prison de la ville. Ils le bombardèrent de pierres avant de disparaître dans les bâtiments. J’essayais de les suivre à travers les fenêtres à simple vitrage, d’où les sons ressortaient, des rires, de la haine, le clap déterminant une gifle. Grimpant sur un muret pour voir à travers la fenêtre barrée, je pu observer le jeune vampire attaché dans sa cage. Les cinq humains s’en allait et le laissèrent seul. Pourquoi ? Et si il parvenait à s’enfuir ! Ils n’y pensaient pas ! D’un bond, j’eu les pieds au sol et je m'encouru pour trouver un moyen d’entrer.

Ce fut un membre du personnel qui me donnait le pass, possédant une carte, je l’assomma, la lui emprunta et entra simplement par la porte du personnel. C’était simple, voir même trop facile. Courant en direction du lieu où se trouvait le vampire, j’entendais les prisonniers siffler à mon passage, chose vraiment dérangeante d’ailleurs. N’en disant rien, je continua de marcher, jusqu’à arriver devant la cellule de mon ennemi Vampire. Comment réussir à le tuer ? Lui lancer ma lame en plein dans le cœur ? Et après, comment je faisais pour l’avoir ? Il fallait que je trouve quelque chose autour de moi.

Ca y était ! Avantage des vieilles prisons rénovées, c’est qu’il y a encore de vieilles coutumes, comme les clés accrochées sur les murs. J'attrapa le trousseau, et essaya une à une les petits morceau de métal dans la serrure. Au bout de la huitième, je parvins à ouvrir la porte de la cellule. Un sourire triomphant aux lèvres, je sortis ma lame et m’approcha… Je voyais mon ombre avancer avec moi, juste sous mes pieds. Un instant, je me retourna pour voir la fenêtre. Ils n’étaient pas si bêtes que ça finalement… Au lever du jour, il allait brûler et mourir, quelle astuce !

Cette mort est trop sévère… Même pour vous Vampires…

Je leva les yeux vers lui, d’un air sévère, haineux et assassin. Je n’étais qu’à trois pas de lui et il m’était facile de le tuer tout de suite. Mais je me demandais pourquoi il s’était laissé avoir ainsi par les membres du clan Namida et pourquoi son aura était-elle aussi proche de celle d’un humain…

35 lignes

La mort l'attendait, une mort atrocement douloureuse qu'il ne pourrait en aucun cas éviter, une mort qui lui brulerait les entrailles et la chaire, sa pauvre chaire glaciale serait enflammée, embrasée sans aucun remord, sans que personne ne soit là pour simplement lui dire qu'il n'était pas un monstre. Normal, c'était bel et bien ce qu'il était, un monstre qui ne parviendrait jamais à faire quoique ce soit d'autre que de tuer de pauvres innocents qui n'étaient pour rien dans sa transformation. Oui, la mort devait probablement être la meilleure chose qui pouvait lui arriver, et qui pouvait arriver aux humains dont il ferait la connaissance un jour, ou plutôt une nuit puisque le jour lui était désormais inaccessible. Et pourtant, il était terrorisé, ne voulait en aucun cas quitter ce monde dans une pareille souffrance, ne voulait surtout pas faire face à un soleil douloureux, lui qui avait tout fait pour admirer le soleil durant son existence humaine, il ne voulait pas garder comme souvenir de celui-ci un assassin qui le priverait de sa misérable existence dans une abominable douleur... Il savait qu'il était un monstre, mais même lui aurait aimé échapper à tant de cruauté.

Si préoccupé par ce qui allait advenir de son corps pénétré par la mort depuis cinq ans, il ne fit plus attention à rien, et ce n'est qu'en entendant la voix sublime d'une jeune femme dans son dos qu'il se rendit compte qu'il n'était plus seul. Il ne tourna pas la tête, il se doutait qu'elle était humaine puisqu'elle se trouvait en cette prison sans être suivie d'une garde rapprochée qui l'emmenait dans une cellulle, et il ne voulait en aucun cas la provoquer en tendant de la regarder dans les yeux. Probablement aurait-elle prit cette façon de tourner la tête pour une tentative de séduction, puisque les vampires étaient capable de charmer d'un simple regard... Non, il ne prendrait pas ce risque, car même si elle lui était hostile, elle était sa toute dernière compagnie et elle semblait vouloir lui épargner une mort si atroce que celle du soleil. Il devinait cette lame d'argent dans ses mains, il ne doutait pas un instant que la mort serait également douloureuse, mais au moins il ne devrait pas attendre le levant en regarder ainsi cette fenêtre, telle une chaise électrique ou une guillotinne, qui lui offrirait la mort dans quelques heures seulement. Oui, il préférait cent fois mourir de cette lame qu'elle tenait dans ses mains plutôt que de faire face aux rayons du soleil. Malgré tout, les mots qu'elle avait utilisé résonnaient dans le crane du pauvre vampire, qui ne put s'empêcher de répondre ce qu'il n'aurait jamais dû dire s'il avait eut un tant soit peu de bon sens.

- Pas aussi sévère que ce que les vôtres subissent chaque nuit de notre part.

Vous perdez vos familles, vos amis, les êtres que vous aimez.

J'ai peur de ce qu'il va advenir de moi, mais si vous venez me tuer parce que vous avez pitié d'un monstre... Je préfèrerais la mort lente que mon espèce mérite.

Le vampire soupira, son instinct le maudissait d'être bête à ce point, il poussait cette jeune femme à lui offrir une mort douloureuse, mais la part d'humanité restée en lui ne pouvait l'empêcher de prononcer chacun de ses mots avec une terrible sincérité. Qu'était il d'autre que le monstre qui avait tué un futur grand père simplement pour se nourrir ? Qu'était-il d'autre qu'une terrible créature qui ne parvenait pas à maîtriser ses pulsions, qui n'était même pas capable de regarder un humain sans ressentir un désir morbide ? Rien, il n'était plus rien depuis déjà cinq ans, dés l'instant où son regard s'était posé sur son jumeau avec un terrible besoin de se nourrir, il n'était plus qu'un corps magnifique dont l'âme était noircie par la colère et souillée par le sang. Le vampire ne parvenait toujours pas à lâché la fenêtre des yeux, et il se demanda si ses paroles avaient été suffisament convainquantes que pour lui offrir cette mort horrible qu'était le soleil. Cette lame d'argent aurait été préférable, mais il n'y avait aucun doute à avoir quand au fait que cette jeune fille ne devait certainnement pas le tuer pour abréger les souffrances d'un assassin sans coeur. Si elle le faisait, ça ne devait être que parce qu'elle désirait ardemment le voir mourir sans attendre l'aube...

33 lignes

Je m’approchais lentement de cet être aux cheveux blanc qui contrastaient à peine avec sa peau pâle. Ses yeux allaient si bien avec son aura aussi claire qu’un nuage dans le ciel d’été. Un halo bleu à la limite du blanc, un air de vampire qui semble si proche d’un humain… Je ne comprenais pas ce qui l’entourait et désirais tellement comprendre pourquoi il changeait des autres. Il laissait les humains l’enchaîner sans même se débattre, il tuait ses proies avec un regard effrayé. Je n’en savais pas grand-chose, mais le peu que je savais, c’est qu’il n’était pas un vampire comme les autres…

Quand je fus un peu plus proche encore, il me répondit. J’arrêtais de marcher pour écouter ce qu’il avait à me dire. Il méritait de souffrir, pour tout ce qu’il avait fait aux humains, il avait peur mais préférai dire adieu bonjour au soleil et adieu à la vie plutôt que d’accepter ma pitié… Une nouvelle affirmation à mes pensées, il était spéciale… D’un geste, ma main rejoignit son cou et je le serra du mieux que je pu, autant que ce que mes petits muscles me le permettaient. Je le forçais à croiser mon regard, posant ma lame sur sa peau. Rien que ce contact, sans même lui trancher la peau, lui brûlait l’épiderme. Mais ce n’était qu’une brûlure superficielle qui ne resterait pas bien longtemps.

Vous faites votre malheureux et compatissant uniquement parce que vous êtes enchaîné à la mort…

J’étais sévère, dure, haineuse et prête à faire couler le sang impur d’un être de la nuit. Son regard ne me faisait strictement rien pour le moment, j’étais bien trop en colère contre son espèce et celle des lycans. J’hésitais entre le laisser là attendre le lever du jour ou l’abattre tant qu’il n’avait aucun moyen de parer mon coup. Mais il était enchaîné et je trouvais ça lâche d’attaquer un homme à terre. Un bruit retentit tout au fond du couloir. Quelqu’un s’approchait. Dans l’empressement, je devais décider entre clore cette conversation et m’enfuir en le laissant mourir là ou l’emmener avec moi…

De quatre gestes aussi rapide que me le permettait ma physionomie, ma lame trancha chaque chaîne qui retenait mon ennemi vampire. Gardant mon arme bien en main, je lui tourna le dos et me mis à avancer vers la porte de sa cage.

Je vous ai libéré, alors évitez de me sucer mon sang maintenant d’accord ? Contentez-vous de me suivre en silence.

Je le sauvais pour mieux le tuer. Quelle histoire ! Mais je devais avouer que mon plaisir n’était pas de voir un vampire mort, mais de le tuer de ma main… C’était comme ça, ma propre vengeance et je ne demandais à aucun autre humain de ce charger de ma tâche… Quand nous fûmes en dehors de la cellule, je referma la porte avant de reposer les clés au mur et courir vers la sortie, à l'opposé du bruit qui se rapprochait de plus en plus. J'espérais pour le jeune vampire qu'il me suivait car il ne me fallut pas deux minutes pour retrouver la porte du personnel, ouvrir à l'aide de la carte et attendre que ce vampire à l'aura nuageuse passe à son tour pour la refermer...

25 lignes

Louka était faible, lâche, et n'eut aucune honte à hurler lorsque la lame se posa sur sa peau, à telle point qu'il entendit à peine ce que la jeune humaine venait de lui dire. C'était horrible, il aurait tout donné pour qu'elle arrête, pour qu'elle retire cette lame qui lui embrasait le corps... La dernière fois qu'il avait été en contact avec de l'argent, il n'avait même pas été capable de le toucher tant la douleur était horrible, et maintenant elle le plaquait contre sa chaire sans qu'il ne puisse rien faire pour échapper à ce contact ignoble. Pourtant, il se débattait, tentait d'éloigner la lame de sa joue sans jamais y parvenir, et les larmes montaient à ses yeux quand un bruit se fit entendre dans le fond du couloir. Le contact cessa, mais ce ne fut qu'un maigre réconfort, car si la brulure s'était calmée elle était néamoins toujours là. Comment cette simple matière pouvait-elle lui faire autant de mal ? Il était un vampire, la nuit était encore présente, qu'en serait-il lorsque le soleil rencontrerait sa peau. Cette brulure sur l'entièreté de son corps, ce n'était même pas imaginable, probablement mourait-il de douleur avant que son corps ne soit entièrement carbonisé... Il mourait peut-être pour ne plus faire le mal autour de lui, mais il ne voulait maintenant plus mourir ainsi. D'ailleurs, il se demandait même s'il voulait toujours mourir maintenant qu'il reconnaissait cette douleur, presque aussi puissante que celle qui avait tétanisé son corps lorsqu'il s'était transformé... La soleil serait plus douloureux encore, peut-être pire que sa mort corporelle. Alors lorsqu'elle brisa ses chaines, lorsqu'elle lui demanda de le suivre en silence, il choisit d'obéir sans poser de question, ne serait ce que pour échapper au soleil qui lui était promit. Oui, il le méritait, mais maintenant qu'il était libre son instinct le rendait incapable de rester là à attendre sâgement que la douleur le mène au néant.

Il la suivit dans les couloirs, il aurait très bien pu s'échapper mais ne le voulait pas. Si elle l'avait libéré, ce n'était certainnement pas pour le laisser partir comme il était venu, elle allait probablement le tuer elle-même, alors il refusait de partir. En un sens, peut-être aurait il moins souffert en restant enchainé à la mort, mais maintenant il n'était plus attaché et sa nature de vampire l'empêchait de rester docilement comme il aurait aimé le faire. Marchant dans le couloir, la suivant sans aucune difficulté malgré la douleur, puisque sa nature de vampire lui permettait d'avancer si vite qu'elle l'aurait à peine vu passé s'il avait souhaité la dépasser, il se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire de lui. Elle venait de lui prouver qu'elle n'était en aucun cas une alliée, puisque les cris qui avaient amenés un autre humain n'étaient nuls autres que ceux que lui avaient fait pousser la lame de la demoiselle, mais elle l'avait pourtant bel et bien libéré. Probablement souhaitait-elle le voir mourir, probablement aurait-elle était expulsée si on l'avait trouvé dans la cellule aux côtés du vampire,... Quoiqu'il en soit, ce n'était certainnement pas par gentillesse qu'elle l'avait invité à la suivre en silence, et qu'importe qu'il se soit résigné à lui obéir en quittant la cellule, il ne l'avait certainnement pas fait pour continuer à vivre, peut-être juste parce que son instinct lui hurlait de fuir cet endroit où il grillerait vif dés l'aube.

Arrivé au bout du couloir, le jeune vampire passa la porte en tenant sa blessure qui devenait de moins en moins douloureuse. Si un simple contact était ainsi, que serait une blessure ? Si la lame avait pénétré sa chaire, il n'aurait peut-être pas survécu... En un sens, c'aurait peut-être été enviable à ce qui l'attendait maintenant qu'il avait suivit cette humaine. Après tout, il venait juste de lui dire qu'il souhaitait mourir, et voilà qu'il la suivait plutôt que de rester dans la cellule ou l'attendait la mort. Maintenant elle le prendrait pour un menteur et il souffrirait très certainnement de cet affront. Malgré tout, même s'il aurait très bien pu la tuer avant qu'elle n'ait le temps de lever son arme, puisqu'elle ne semblait pas particulièrement puissante comme humaine, il choisit de rester docile et de ne certainnement pas toucer à son sang. S'il devait avoir la possibilité de partir, ce serait à la demande de cette fille et pas en la menaçant, et il n'avait de toute façon aucune envie de retrouver la nausée qui l'éprennait à chaque fois qu'il venait de se nourrir de sang humain. Certes, ce gout était tout simplement sublime, un véritable Eden pour son corps, mais les sensations de culpabilité qu'il ressentait par la suite étaient si vibrantes que ce plaisir ne lui faisait pas du tout envie lorsque la faim ne l'obligeait pas à s'y astreindre...

39 lignes

Je lui tenais la porte, à ce jeune vampire à l’aura si claire, au regard bien trop pure pour être celui d’un tueur, et quand il passa, je la referma, la tenant jusqu’au dernier instant pour que le bruit soit au minimum. Nous étions ainsi tous les deux devant la prison, ou plutôt, sur son côté et le vampire que j’haïssais malgré moi semblait désespéré. Il tenait sa plaie que je voyais déjà guérir entre ses doigts et il était si tendu qu’il en faisait peur… Que se passait-il dans sa petite tête de suceur de sang ? Qu’est-ce qui le dérangeais ? Moi ? Ma nature humaine ? Pourquoi n’osait-il me regarder ? En silence, je m’approcha de lui, avant de lui serrer la main autour de la nuque. Je m’étais faite avoir une fois par un vampire et plus jamais je ne me laisserai avoir !

Qu’est-ce qui vous dérange ? La chaude odeur que je dégage ? Mon cœur qui bat si fort qu’il résonne dans vos oreilles ? Mon sang sous ma chaire si tendre ? Vous avez peur d’y goutter ? Pourquoi ?

Je lisais en lui comme dans un livre ouvert, mais dont les lettres s’étaient effacées avec le temps. Il était si clair de le comprendre. Il était torturé par l’envie de sang, par le besoin de ce même liquide, une bête sommeillait en lui et ne demandait qu’à sortir pour me trouer la nuque. Mais je ne le laisserai pas faire ! Ce qui n’était pas clair par contre, c’était pourquoi il essayait autant de résister ? Lui lâchant la nuque, j’avais malgré tout toujours ma lame entre les mains, prête à le blesser si il faisait un geste un peu trop brusque.

Quel est votre nom ?

Je pencha légèrement la tête sur le côté en attendant la réponse. Son nom était la première chose que j’ignorais de lui, après, j’espérais découvrir pourquoi son aura était-elle aussi pure… Des Humains avait l’aura plus sombre que ce jeune homme… Et j’attendis sa réponse, restant polie et patiente, quelque peu calmée après ma violente attaque à sa pauvre nuque…

[HRP : Dure de répondre à juste une sortie de bâtiment O_O]

15 lignes

Face aux paroles de l'humaine, Louka releva vivement la tête dans le but de nier ce qu'elle affirmait. Certe, elle avait une très bonne odeur et son sang aurait tôt fait de l'attirer s'il avait eu faim, mais puisqu'il était maintenant rassasié il ne pensait certainnement pas à l'idée de se nourrir d'elle à la moindre occasion. Certes, c'était une habitude chez les vampires, même lorsqu'ils n'avaient pas faim ils n'hésitaient pas à se jeter sur les humains, mais Louka n'était certainnement pas comme ça. Lui ne mangeait que par réelle nécessité, parcequ'il était incapable de faire autrement. Si elle avait su ce qu'était les pulsions des vampires, si elle avait seulement imaginer ce qu'il pouvait ressentir quand son chemin croisait celui d'un humain alors qu'il était affamé, jamais elle ne se serait permis de parler de lui d'une telle façon. Quoiqu'il était vrai que c'était plutôt ignoble, comme pulsion, même si ce n'était pas forcément volontaire. Alors Louka préfera concerver son mutisme et baisser à nouveau la tête. Même s'il n'avait pas faim, qu'elle lui parle de son sang faisait naître en son corps de nouvelles envies, et bien qu'elle soit maîtrisable, il regrettait amèrement de les ressentir ainsi alors qu'il faisait face à une humaine qui l'aurait bien vite tué s'il osait lever un croc vers elle.

Il se passa quelques instants durant lesquels le vampire resta immobile, attendant simplement le sort que la jeune femme lui réservait, se demandant comment réagiraient les humains quand ils verraient sa cellule vide. Est-ce que quelqu'un ferait le rapprochement avec l'arrivée de cette humaine ? Est ce que quelqu'un ne viendrait pas de suite à la conclusion qu'il l'avait charmée pour l'obliger à le libérer et qu'il l'avait enlevée pour s'en nourrir tranquillement ? Quelle horreur, il regretta à l'instant d'avoir suivit cette humaine hors de la cellule, car si d'une manière ou d'une autre il parvenait à en sortir vivant, ce dont il doutait franchement, il devrait attendre de nombreuses années pour se rendre dans cette ville sans que quelqu'un ne le reconnaisse et ne lui associe une fuite et un mauvais sort sur une pauvre innocente. Pire encore, si cette humaine perdait la vie d'une manière ou d'une autre, car si lui n'était pas un agressif ce n'était certe pas le cas de ses semblables où des autres créatures qui peuplaient la nuit, on lui associerait la mort de cette humaine jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune personne dans cette ville qui n'ait pu grâver son visage dans sa mémoire. En fait, le priver du soleil n'avait rien de clément, car même si il parvenait à s'en sortir vivant, elle le condamnait à devoir trouver une autre ville à cotoyer pendant les trentes prochaines années. Et dire que c'était lui qu'on considérait comme le monstre...

La jeune humaine lui quémanda son nom, et il ne tarda pas à répondre de sa voix trop douce que pour être celle d'un vampire. Ca aussi on le lui avait souvent repproché. Les créatures comme les humains ou les lycans assuraient qu'il prennait cette voix pour le simple plaisir d'amadouer ses victimes, et les vampires jugeaient qu'il faisait de son mieux pour garder une voix humaine pour marquer ses faiblesses. C'était faux dans les deux cas, il s'agissait simplement de sa voix, pas sa voix humaine bien qu'elle fut déjà efféminée, mais d'une voix adoucie de la même manière que l'entièreté de son physique, à se demander s'il n'avait pas été transformé comme s'il avait été une demoiselle et non un homme. Elle aussi, elle y penserait, elle se dirait qu'il essayait de la charmer, mais il n'allait tout de même pas modifier sa voix pour la contenter.

- Je m'appelle Louka

Relevant vivement la tête, Louka ressentit leurs présence, comme deux forces totalement opposée qui s'unissent pour créer des problèmes. Du côté de la porte, l'humain qui avait découvert la cellule vide et qui partait déjà à la recherche du vampire qui venait de s'échapper. L'humain qui penserait de suite que sa semblable était en danger et qui s'amuserait à se servir d'une arme en argent pour le tuer. L'autre profiterait de cet instant, il arrivait de l'autre côté, même s'il n'aurait rien dû faire en ville, il était probablement là pour chasser. Un vampire, un inconnu qui n'attendait que l'instant où il pourrait se jeter sur cette pauvre humaine en profitant de la bétise de son semblable... Si Louka avait de la chance, il serait le seul à mourir, s'il n'en avait pas elle le suivrait dans la mort. Sans réfléchir à la façon dont l'humaine réagirait, puisque s'il se doutait qu'elle avait entendu l'humain comme lui, il n'était pas aussi sûr qu'elle ait sentit le vampire approcher, il usa de son incroyable vitesse pour se placer entre elle et le vampire qui attendait patiemment dans la forêt, espérant juste qu'elle n'aurait pas la mauvaise idée de lui planter son arme dans le dos pour offrir une ouverture sublime au chasseur. Comprenant qu'il était repéré par son semblable, et que celui-ci ne semblait pas lui offrir ce repas sur un plateau d'argent, le vampire s'approcha doucement prêt à se débarasser de Louka pour pouvoir profiter en paix des deux humains qui se jetaient presque dans ses bras. Qu'importe leurs armes, le temps qu'ils comprennent ce qu'il pouvait bien se passer, c'en serait déjà terminé d'eux...

43 lignes

La réponse que ce jeune homme me devait depuis mes premières paroles prit un long moment avant d’oser montrer le bout de leur nez. Il se présenta à moi d’une voix si douce et si fragile en même temps que je me demandais si il ne cherchait pas tout simplement à me laisser penser une pleine innocence venant de lui. Mais Louka, comme il prétendait s’appeler, n’était pas un innocent, c’était un vampire et tout vampire ne mérite qu’une chose : la douleur de l’argent pur parcourant ses veines, la mort brève et douloureuse qu’occasionnerait mon arme quand je la lui aurai planté dans le ventre ou le cœur. Mais la suite me laissa statique. L’homme à l’intérieur de la prison qui avait failli nous voir tout les deux dans la cellule s’approchait à grand pas, étant déjà de l’autre côté de la porte. J’étais prête à fuir, prenant par le bras ce vampire sans trop savoir pourquoi. Sans doute parce que je ne voulais pas le voir mourir dans cette cellule alors que j’avais risqué ma vie pour empêcher cette horreur… C’était désormais mon ennemi et non celui de ce gars un peu trop rapide à mon goût. Mais encore une fois, quelque chose d’imprévu vint tout chambouler. Le vampire nommé Louka en une seconde se retrouva dans mon dos et lorsque je me tourna vers lui, je remarquai qu’il cherchait à me protéger de quelque chose, mais de quoi ?

Après quelques secondes, une nouvelle silhouette apparut à la lisière de la forêt, un homme grand et séduisant, une aura que je n’identifiais pas, il était plus fort que moi, mais aussi plus fort que le vampire qui cherchait à me cacher de son corps et de ses bras tendus. Passant mon menton par-dessus son épaule droite, je m’apprêtais à lui offrir quelques mots au creux de l’oreille.

C’est gentil de vouloir protéger votre repas Louka, mais ce vampire est plus fort que vous et moi réunis… Il vaudrait mieux pour vous de fuir et de le laisser m’avoir…

Voilà que je lui proposais de me laisser ici face à un vampire trop puissant pour moi. Mais j’avais déjà réussi à fuir face au chef des vampires, alors pourquoi pas face à ce vampire ci… ? Je ne voulais pas voir le vampire à quelques centimètres de moi mourir, je n’avais pas fini de lui posé des questions… Et puis, je venais de dire une chose qui en disait bien trop long sur mes capacités. J’étais capable de voir la force des êtres m’entourant…

20 lignes

Louka sentit la jeune humaine poser son menton sur son épaule et il ne put s'empêcher de s'en troubler légèrement. Elle voulait juste lui parler sans que personne d'autre ne put entendre ses paroles, mais ce genre de contact était loin d'être des plus fréquents, hormis peut-être lorsqu'il ne se contrôlait pas suffisament que pour être lui-même, quand la faim était trop cuisante dans son corps que pour le laisser réfléchir. Un peu plus tôt, elle lui avait prit le bras, maintenant elle s'approchait ainsi pour parler au creux de son oreille... Toutes ces choses rapellèrent au jeune vampire à quel point il était désespérant de ne plus être humain, car il ne parvenait pas à sentir vraiment sa chaleur sur sa peau glaciale, et son souffle était enivrant d'une façon trop différente du désir. Humain, il aurait put aimer, l'aimer elle, mais maintenant qu'il était vampire tout ces gestes n'était que de petites tortures plantées dans sa pauvre chair morte. Malgré ça, il sut écouter ce qu'elle avait à dire, et ne put s'empêcher de s'en étonner. Même lui n'avait pas la moindre idée des chances qu'il avait face à ce vampire, alors comme cette humaine pouvait-elle savoir que même ensemble ils n'étaient pas assez fort ? Est ce qu'elle se sous-estimait ? Est ce qu'elle sous-estimait égagalement le vampire ? Probablement parce qu'il s'était laissé capturé, il est vrai que ce n'était pas montre d'une puissance redoutable, mais quelque chose le poussait à croire dans l'intonnation de la demoiselle qu'il ne s'agissait en rien de supposition, comme si elle savait pertinnement ce qu'elle avançait. Mais comment aurait-elle pu faire ?

Lorsqu'elle lui demanda de la laisser là, le vampire ne put s'empêcher de se crisper. Mais pourquoi continuait-on sans cesse à le prendre pour un monstre quand il faisait de son mieux pour ne pas en être un ?! Il la protégeait de son corps, était prêt à mourir pour qu'elle puisse s'en aller, et voilà qu'elle lui demandait de s'en aller en la laissant mourir. Idiote ! Il aurait presque voulut lui crier à quel point elle pouvait être stupide, a quel point il refusait de laisser une humaine livrée à un vampire pour ce que lui même avait vécu, pour le cadavre de son maître qu'il avait retrouvé, pour le cadavre de son propre jumeau qu'il avait laissé derrière lui. Cette humaine, qu'importe qu'elle veuille le tuer, qu'importe qu'elle ne désire que le faire souffrir par elle-même, il ne la laisserait certainnement pas en proie à ce vampire affamé, pour tout ce qu'il avait vécu et pour tout ce qu'il ne vivrait plus jamais par la faute des vampires. Elle lui demandait de partir ? D'accord, il partait... Mais avec elle !

Aussi rapide qu'on ne peut l'être, Louka attrappa la jeune fille et la hissa sur son dos, espérant de toute son âme qu'elle ne comptait pas lui planter son arme dans le dos dans un réflexe qui les tuerait tout deux. Ensuite il se mit à courir en priant pour que le vampire le suive... Pourquoi ? Simplement parce que cette humaine ne lui aurait forcément pas pardonné la mort de l'homme qui les suivait, elle l'aurait encore traité de créature perfide alors qu'il n'en était rien. Bien sûr, comme il l'espérait, le vampire choisit de ne pas attendre son autre victime qui semblait avoir bien du mal avec cette maudite porte et de plutôt relever le défi silencieux que lui proposait son sembable parti en emmenant cette humaine à l'odeur bien plus allèchante que l'autre. Toujours, les jeunes femmes étaient toujours plus appétissantes que les hommes, et Louka était hélas très bien placé pour le savoir.

Il se passa quelques secondes seulement, des secondes qui auraient prit des minutes entières à une quelconque bande d'humain, mais le vampire affamé finit par rattrappé Louka qui, en plus d'être plus faible que lui, était ralentit par la jeune fille qu'il devait porter. Bien sûr, elle n'était pas lourde du tout, mais même ces trois fois rien était toujours plus que l'autre vampire qui ne portait absolument rien, car si les vampires étaient réputés pour leur rapidité, on ne pouvait pas en dire autant de leur force... Quand l'autre vampire les rattrappa, Louka n'eut que le temps de se retourner pour recevoir l'impact du vampire qui avait prévu de déséquilibré son semblable. Il fit de son mieux pour ne pas tomber trop lourdement sur l'humaine, vu qu'il ne lui avait pas épargné cet impact dans le but d'amortir sa chute, et ne put s'empêcher de tressaillir en sentant l'argent si proche de sa peau, lorsqu'il se retrouva sur la jeune humaine. Par réflexe, parce qu'il ne voulait pas connaître à nouveau cette atroce douleur, il roula sur le côté et s'empressa de se relever pour se placer entre l'humaine et le vampire qui, heureusement, semblait vouloir s'amuser un peu avec son sembable avant de profiter tranquillement de son repas. Louka déguaina son daïsho et fut saisi par la puissance du katana qui s'écoula en lui... Il n'y avait pas de magie, juste le souvenir d'un frère qu'il avait tué de ses propres crocs avant de mourir. Cette femme ne connaîtrait pas la même fin, qu'importe qu'il doive y laisser le peu de vie qu'il lui restait.

Le vampire attaqua une première fois, Louka réussi à parer et à le faire reculer grâce à l'obstination que lui offrait son arme, mais il se rendit facilement compte que le vampire essayait juste de s'amuser, et qu'une fois qu'il aurait décidé qu'il avait assez joué, Louka ne saurait absolument rien faire. Certe, la nuit ne le rendait sensible qu'à l'argent, et ce vampire n'en avait certainnement pas, mais il ne fallait pas être devin pour savoir qu'une nuque brisée, argent ou pas, restait mortelle... Un deuxième coup, bien plus violent, l'envoya rouler un peu plus loin mais il se releva et se jeta directement sur l'autre vampire avant qu'il ne tente de blesser l'humaine... Il se retrouva encore projeter, mais cette fois au moins le vampire tournait le dos à la jeune demoiselle et il gagnait donc un peu de temps.

49 lignes

Tous mes gestes semblaient troubler le vampire qui me protégeait du nouvel assaillant. Avait-il donc si peur que je lui plante une lame dans la dos alors qu’il me tentait bêtement de me sauver d’un Vampire peut-être bien trois à quatre fois plus fort que lui, dix à vingt fois plus obstiné aussi ? Quoi qu’il en soit, je n’eu pas bien le temps de me rendre compte de ce qu’il faisait. En quatre gestes et deux secondes, j’étais déjà sur son dos, alors qu’il s’encourait au loin pendant que l’autre vampire nous poursuivait. Je savais d’avance qu’il avait perdu la course, malgré la rapidité effarante avec laquelle il se déplaçait malgré mon poids sur son dos glacial. Rangeant ma lame dans ma manche, je m’étais accrochée à son cou comme un enfant s’accrocherait au cou de son père lors d’une longue ballade.

Mais cette promenade fut de très courte durée, stoppée nette par l’ennemi qui nous avait fait trébucher, moi la première percutant le sol. Une douleur immense me parcourut et il me fallut me mordre les lèvres pour m’empêcher de crier. En plus, comme si ça n’était pas suffisant, le médiocre vampire qui tentait de me sauver inutilement m’était lui-même tombé dessus… Il me fallut bien trois bonne minutes avant de parvenir à me redresser, ressortir la lame de ma manche et voir la bataille inégale entre le vampire à l’aura si claire et le vampire dont l’aura m’était totalement invisible. Jamais le vampire que j’avais sauvé ne parvenait à prendre le dessus et l’autre vampire le savait bien. Quand mon « ami » Louka fut une nouvelle fois à terre, le méchant vampire s’approcha de moi, près à goûter mon sang battant dans ma tempe si douloureuse. Mais le petit borné à la crinière blanche ne l’entendit pas ainsi, ré-attaquant plus puissant que lui pour à nouveau se faire mettre à terre.

Cette fois-ci, le vampire ne laisserait certainement pas Louka en vie. La lueur dans son regard s’était assombrie beaucoup trop que pour laisser penser à un jeu pour lui… Non, ça n’était plus un jeu, il allait en finir avec son jouet abîmé. Quand il s’apprêta à envoyer à ce pauvre vampire à terre un coup violent, je me releva bien plus vite que je ne l’aurai fait sans l’adrénaline du moment pour me mettre en eux. Les yeux fermés, une main tendue, mon arme en argent dans l’autre, je ne réalisa qu’après deux secondes ce que je venais de faire… En rouvrant les yeux, je voyais sa main bloquée par la mienne complètement entourée un halo blanc magnifique et si intense qu’il m’en faisait mal aux yeux. Mon autre main, avait de longues traînées de sang sur elle, alors que ma lame transperçait le bas ventre du vampire. Quand j’étais sûre que je ne rêvais pas, j’ôta la lame de l’estomac de ce vampire qui se laissa glisser sur les genoux. Il était à ma hauteur à présent, moi qui était sur les miens… Il cracha du sang entre nos quatre membres et fut parcouru par de nombreux spasmes qui provenaient certainement d’une trop grande douleur due à l’argent pure…

En silence, je me retournai vers Louka et lui tendit ma lame du côté du manche avant de m’écrouler sur ses genoux, complètement abattue, comme si je n’avais plus dormi une seule seconde depuis plus d’une semaine. Je sentais la chaleur se dégager de mes mains, une chaleur si douce, une sensation si extraordinaire… Et cette couleur… Je n’avais jamais vu d’aura aussi pure que celle apparaissant de mes mains lorsque mon don émanait de moi… Quand la chaleur disparut, la lumière disparut elle aussi, comme tout le reste de mes sens… Etais-je encore en vie ? Etais-je en train de mourir… ?

*Louka, sauves-moi…*

31 lignes

Louka sentait le vampire approcher, il savait qu'il n'aurait jamais le dessus sur lui quoiqu'il arrive, et cette dernière chute l'avait suffisament affaibli que pour qu'il ne soit pas suffisament rapide que pour éviter la mort. Quelle fin idiote et monstrueuse, il allait mourir à cause de l'un des siens sans même avoir réussi à sauver l'humaine. Certes, il avait souvent voulu mourir, mais là c'était différent, une fois qu'il mourrait il n'y aurait plus personne pour venir en aide à cette humaine, qu'importe son arme en argent, ce vampire semblait bien assez puissant et rapide que pour l'esquiver et la tuer sans la moindre peine. Louka se détesta plus encore que d'habitude, tout ça était uniquement sa faute, encore une fois. Il avait tué cet humain, et c'est pour ça qu'il s'était retrouvé dans la prison humaine, c'est pour cette raison qu'elle était venue à lui dans l'idée de le tuer, pour ça également qu'ils étaient ici maintenant sur le point de mourir tous les deux sans même qu'il n'ait pu prouver à cette pauvre humaine qu'il n'était pas réellement le monstre que sa faim le forçait à être. Il était différent, plus faible certe mais surtout plus humain que les autres, et il aurait aimé qu'elle le sache avant de mourir, ne serait-ce que pour rejoindre la mort avec un peu plus de paix, même s'il ne la méritait pas vraiment.

Résigné, le jeune vampire ferma les yeux en attendant sa mort, puisqu'il était assez intelligent que pour savoir qu'il ne parviendrait même pas à gagner un peu de temps. Autant en finir au plus vite, de toute façon cette nuit semblait destinée à se solder par sa mort, que ce soit dans cette cellule où le soleil le brûlerait vif, que ce soit avec cette humaine qui lui planterait son arme dans le corps, ou que ce soit avec ce vampire qui le tuerait dans quelques secondes. Sa dernière pensée fut pour son jumeau, son petit Nao adoré qu'il avait tué sans aucun scrupule lors de sa transformation. Il aurait aimé se dire qu'il allait le rejoindre, qu'il pourrait se faire pardonner sa trahison, mais les vampires ne devaient pas avoir accès au même endroit que les humains, ils ne le méritaient pas. L'enfer et le Paradis, Louka ne savait pas vraiment si ces choses existaient, mais une chose était certainne... Il ne reverrait pas son frère, même une fois que la mort l'aurait emportée une deuxième fois et pour de bon.

Et pourtant, Louka put rouvrir les yeux... L'humaine devant lui, elle tenait cette arme d'argent comme dans un geste de désespoir, et le vampire la regardait comme s'il venait de voir un fantôme, ne comprennant pas pourquoi il n'avait pas réussi à frapper. Louka, lui, n'avait rien vu de particulier, elle lui tournait le dos et il n'avait ouvert les yeux que quelques secondes avant que le vampire ne s'effondre sur le sol. Comment cette humaine avait put réussir ça ? Comme une simple humaine avait pu venir à bout d'un vampire que même Louka ne parvenait pas à affaiblir... Certe, cette arme était un véritable fléau pour les vampires, mais jamais elle n'aurait dû trouver le temps de frapper avant qu'il ne l'attrappe et la tue. Rien de tout celà n'était logique, mais ça n'avait pas d'importance au moment où la jeune humaine se tourna vers Louka, l'air soudainement beaucoup plus pâle, comme si la mort était sur le point de l'emporter. Non, elle n'allait quand même pas mourir ? Pas après ça ! Pas pour lui ! C'était tout simplement hors de question. Elle lui avait tendu le manche de l'arme, Louka ne l'avait même pas touché et l'arme était tombée un peu plus loin... Même s'il ne s'agissait que du manche, le jeune vampire préférait se tenir le plus loin possible de cette catastrophe ambulante.

Ayant retrouvé ses forces, le vampire s'empressa de soutenir la jeune humaine avant qu'elle ne s'effondre pour de bon. Elle regardait ses mains, Louka ne comprennait pas et ne cherchait pas à comprendre, il était venu pour la soutenir par les épaules sans trop savoir que faire pour lui redonner des forces. Elle avait l'air épuisée, ce qui se comprennait après tout ce qui venait de se passer. La meilleure chose à faire pour elle était probablement de dormir, mais cet endroit n'était pas forcément le plus recommandé de tous. Alors Louka, puisqu'il savait à quel point ses propres armes comptaient pour lui et qu'il était probable qu'il en soit de même pour cette humaine, déchira un morceau de tissu sur les vêtements de l'autre vampire maintenant inanimé à jamais et attrappa l'arme d'argent par le manche en se crispant de peur. Apparemment, le manche ne lui faisait rien, mais déjà il pouvait sentir une légère brulure agresser sa peau pour cette dérangeante proximité, alors il s'empressa de ramener l'arme à l'humaine et de la glisser dans la poche de cette-dernière pour en être débarrassé. Cet acte était stupide, certe elle semblait affaiblie mais il lui rendait l'arme qui le mettrait à mort plus tard, c'était d'un illogisme étonnant... Digne de Louka donc, puisque ce vampire ne semblait rien pouvoir faire comme les autres.

La jeune femme ne s'était pas évanouïe, pas encore, alors il releva doucement son visage pour la regarder dans les yeux, légèrement inquiet. Il n'était pas normal de s'affaiblir comme ça d'une seconde à l'autre, même après une telle montée d'adrénaline. En fait, les seuls moments où Louka vivait à peu près la même chose était lors des brèves apparitions de son petit compagnon phoenix. Etait ce donc ça qui venait de se passer ? Venait-elle d'user d'un pouvoir sans qu'il ne s'en rende compte ? Ca se tenait, car il savait que les humains en possédaient eux aussi, mais pouvait-il vraiment en être sûr ? Car si la maladie ne l'atteignait plus, il n'en oubliait pas cependant que les humains la connaissaient et pouvait en mourir.

- Tenez bon, s'il vous plait.

Je vais vous emmener dans un endroit où vous pourrez vous reposer,

je vous promet qu'il ne vous arrivera rien... D'accord ?

Un signe, un seul, il n'attendait que ça pour la prendre à nouveau sur son dos et pour l'emmener loin. Certe, le vampire était maintenant hors d'état de nuire, mais rien ne prouvait qu'il n'avait pas quelques compagnons, ou que des humains n'allaient pas venir pour reprendre Louka. Certe, c'aurait probablement été la meilleure solution pour l'humaine, mais il ne se sentait pas le coeur à l'abandonner là sans savoir ce qu'il adviendrait d'elle, et il savait maintenant que même plus puissant que les humains, il devait s'en méfier comme de la peste. Après tout, elle venait elle même de tuer un vampire plus puissant qu'eux-deux réunis, alors qu'est ce qui empêcherait d'autres humains de lui faire subir le même sort s'il restait auprès d'elle en attendant du secour ? Oui, il devait partir vite et loin, il devait se rendre dans un endroit où le soleil ne l'agresserait pas au lever du jour et où il pourrait continuer à veiller sur elle même une fois la nuit passée.